Fautv -il avoir peur du bonheur?
Faut-il « avoir peur » du bonheur ?
tge2 13 05 2008
Etonnante question dans la mesure où ce qui ferait peur serait plutôt le malheur. En effet, nous recherchons naturellement le bonheur comme un bien qui se suffit à lui-même. Ainsi, on ne voit pas forcément pourquoi on devrait avoir peur de ce que tout le monde souhaite.
Pourquoi la question se pose t’elle alors ? Peut-être que tous les bonheurs ne rendent pas forcément heureux. Nous pouvons confondre une source d’insatisfaction avec une source de satisfaction et vice versa.
Autrement dit, si nous avons « peur du bonheur » ( expression qui reste à être déterminée), cela signifie que nous n’avons pas peur du malheur, ce qui constitue une contradiction manifeste.
Par manque de jugement, on peut donc se méprendre sur la nature exacte ce de ce qui est censé nous rendre heureux ou malheureux.
Aussi bien avoir peur du bonheur serait manifester un doute légitime à propos de nos choix. Pour être heureux, il faudrait choisir des buts qui soient le moins extérieurs à notre nature propre. Il s’agirait donc de discerner ce qui nous convient le mieux sans tenir compte forcément de ce que tout monde en pense.
En un second sens, donc nous différons l’acces à notre bonheur en raison d’un certain conformisme. Ce qui convient à tous ne convient en fait peut-être à personne. Nous n’osons pas devenir ce que nous sommes.
Enfin, est –il raisonnable de dire qu’une personne se prive elle-même d’être heureuse ?
Et si le bonheur n’était pas ce dont l’individu se prive, mais ce dont la communauté dans laquelle il vit a intérêt a priver éventuellement l’individu, dans un simple but de contrôle. Spinoza, lorsqu’il critiquait la superstion, faisait ressortir le caractère scandaleux du bonheur de l’individu aux yeux e ceux qui voudraient consciemment ou pas prendre du pouvoir sur les autres. Ainsi, les « pouvoirs » ont intérêt à diviser pour mieux régner. Chacun se sentant isolé a moins tendance à discuter la légitimité ou la valeur des ordres qu’on lui donne.